Expédition à risque

Roumanie & Corée du Sud

C'était la deuxième fois que je sortais à l'extérieur depuis mon arrivée en Italie. J'ignore pourquoi, mais depuis quelque temps l'enferment m'est monté à la tête.
Au point où l'idée de me faufiler durant la nuit me semblait bien alléchante.
Et ce bien malgré mon interdiction formelle d'aller à l'extérieur seul.
Après tout qui étais-je pour ne pas désobéir à quelques règles ? Évidemment, je savais pour quelle raison l'on m'avait interdit toute escapade en solitaire. Et bien que cela me brûle de l'admettre le rat de laboratoire et l'Irlandaise avait bel et bien raison ma mutation n'était pas assez puissante pour me défendre seul sans quelqu'un pour défendre mes arrières. Debout devant l'entrée, je soupirais quelque peu et passais une main dans mes cheveux, hélas la seule personne en qui j'avais entièrement confiance, j'ai nommé : Bulgarie était à mon grand dam porté disparu. La tête appuyée sur un mur, ce fut le son des pas de mon partenaire pour cette petite expédition qui me tira de mes pensées. Je levais les yeux pour les planter dans une paire de prunelles noisette. Je pris quelques instants pour détailler l'apparence physique de mon nouvel associé avant de lui tendre la main. Ce n'était pas la première fois que j'apercevais celui-ci. Le but de cette escapade était de trouver de quoi s'éclairer du genre des chandelles toujours utiles en cas de besoin et où ampoules.
Mon visage s'éclaira finalement et j'adressais malicieusement un sourire à l'Asiatique. Cette excursion s'annonçait plutôt bien, c'était là ma chance de prouver une nouvelle fois que j'étais plus qu'une simple nuisance et par ce fait même m'en vanter auprès d'une certaine rouquine... Aheum ... Fin' bref c'est ainsi que nous partîmes en direction de la civilisation le regard aux aguets et l'esprit alerte à l'affût de quelconque anormalité.


Cela faisait déjà longtemps que nous marchions et mes pieds commençaient quelque peu à me faire souffrir et je devinais que c'était aussi le cas de mon compagnon. Néanmoins, je m'efforçais d'ignorer la douleur et continuait de marcher sans me plaindre. Ce n'est qu'une fois que nous atteignîmes ce qu'il me semblait être un petit boisé que je demandais un temps d'arrêt le soleil se couchait et je pouvais finalement ranger le parapluie que je traînais avec moi depuis notre départ de la base. Être sensible aux rayons du soleil, c'est la galère... Si l'on tournait la tête vers le nord, nous pouvions apercevoir la silhouette de ce qui ressemblait jadis à une ville. Je m'asseyais sur un énorme rocher laissant mes muscles endoloris se relaxer pendant un petit moment. Une fois bien installé, je lançais en direction de l'Asiatique :

-« Au fait, moi, s'est Vladimir. Sinon tu peux m'appeler seulement Vlad !»

Autant faire connaissance dès maintenant cela évitera des confusions potentielles dans le futur. Je lui adressais de nouveau un de mes fameux sourires, question de tenter de dissiper tout doute à propos de ma personne. Définitivement, j'avais le pressentiment que l'on s'amuserait bien.

Expédition à risque

Roumanie & Corée du Sud

Le ciel au-dessus de nous s'assombrissait de plus en plus et le soleil s'évanouissait au loin, laissant derrière lui des teintes d'oranger, de rose, et de jaune éclatant. Du haut de mon promontoire où je m'étais perché d'une manière qui manque totalement de classe, je toisais mon compagnon d'un regard curieux. Plus je le regardais plus je me disais que lui et son frère formaient un drôle de contraste. L'un était froid et énormément réservé et l'autre me semblait très ouvert et original. Je souriais à la façon dont l'Asiatique s'écroula sur le sol dès le moment où j'avais demandé un instant de pause. Alors, comme ça, je n'étais pas le seul à avoir mal aux pieds !~


J'acquiesçai poliment en entendant sa réponse et je le vit  tendre la main et je m'empressai de lui tendre la mienne lorsque un hurlement vint déchirer l'ambiance. Aussitôt que je l'entendis mon sang se glaça dans mes veines et je bondis sur mes pieds la main crispée sur mon sac. Je m'empressai de fouiller dans celui-ci et en sortit un marteau de guerre. C'était une veille relique du Moyen-âge que j'avais trouvé sur ma route vers la base et malgré la simplicité de cette arme, elle se trouvait être drôlement efficace lors d'un combat en corps-à-corps. D'autant plus que je n'avais toujours pas oublié comment manipuler ce genre d'armes. L'arme que j'avais en main était constituée d'un long manche métallique et au-dessus de lui se trouvait une masse en acier et derrière elle un long pic effilé.


Debout, je plissai les yeux essayant de déterminer de quelles directions le cri venait, j'arrivais finalement à la conclusion qu'il venait de quelque part vers l'Est et qu'ils se rapprochaient de plus en plus. Alerté, je quittais mon perchoir pour lancer vers mon partenaire :


-« Je crois qu'il serait sage de déguerpir maintenant sans demander notre reste qu'en penses-tu ?»

Sur ces mots je me mis à marcher d'un pas prudent vers la civilisation. Il régnait un silence lourd pesant et mon regard ne cessait de voyager de droit à gauche à la recherche de quelconques signes pouvant révéler la présence de mutant...