Comment je suis ou bien comment j'étais?... Bon et bien, je n'ai qu'à faire les deux.
Avant l'apocalypse, lorsque la praticité des vêtements avait peu d'importance, j'en portais énormément dans le style traditionnel de mon peule. De grandes tuniques évasées de couleurs rouges, verts, violets et même blancs! Que des couleurs vives, des choix de colorisation rimant avec gaieté!
Je portais surtout ces longues tuniques avec un pantalon large refermé par des bandages aux chevilles qui se finissaient par des ballerines noires. J'aimais bien ce style, il était joli et je me sentais bien dedans.
Mes cheveux quant à eux étaient bruns foncés, mis longs je les attachés toujours en une queue de cheval qui retombait sur mon épaule. Ils étaient lisses aussi et deux mèches encadraient mon visage enfantin. Malgré mon âge avancé je gardais et garde encore une apparence assez enfantine, plutôt mince et peu musclé cela renforcé cette image de naïveté que je renvoyais malgré moi.
Mes yeux sont ambrés avec quelques reflet orangés et jaunes.

Depuis les temps que j'ai passé à rechercher l'abris, j'ai légèrement changé. Finit mes vêtements amples, j'ai troqué tout cela contre un simple t-shirt sans manches blancs, légèrement grisâtre, mon pantalon est un treillis militaire pour favorisé mon déplacement, j'ai troqué mes couleurs vives contre quelque chose de plus discret. Je porte un bracelet rouge avec une étoile jaune au milieu sur chaque poignets. De gros cernes sont apparus sous mes yeux, mon visage s'est très légèrement aminci.

Mes cheveux ont poussés aussi, ils sont plus longs et par soucis de praticité je ne les laisse plus tombés sur mon épaule, je les laisse attachés en queue de cheval derrière ma tête.
En plus d'une vielle cicatrice que je garde sur mon dos en souvenir d'un affrontement passé, une nouvelle est venue, sur mon torse en forme de croix. J'ai faillit mourir ce jour là... Et récemment je me suis blessé au bras, rien de bien grave juste une écorchure par des barbelés que je n'avais pas vu, de ce fait j'ai un bandage au bras gauche maintenant.

Je me souviens vaguement de mon comportement avant que tout cela n'arrive, c'est étrange de se rendre compte des changements brusques qui sont survenus autant dans le caractère que dans le physique... Je mentirais si je disais que je n'ai pas changé, mais je reste un peu le même... Je pense...

Je me souviens, avant tout cela j'étais quelqu'un de plutôt joyeux de nature. J'avais appris à voir le verre à moitié plein car après tout, rien ne servait de pleurer dans un coin en ressassent le passé. J'étais optimiste entre autre, mais cela venait surtout du fait que, lorsque quelque chose de bien m'arrivait quelque chose de très mal le précédé toujours... Je ne connaissais aucun juste milieu entre extrêmement mal et extrêmement bien ce qui me permis d'acquérir un mental assez fort... Mais pas assez pour ne pas changer.
J'étais quelqu'un de dynamique et assez énergique, moins que Corée Du Sud, il est vrai. Je n'en restais pas moins actif et j'aimais bouger, parfois j'en devenais bruyant. Mais bien sûr, il m'arrivait de me stopper et d'observer le monde qui m'entourait, ce magnifique monde que je regrette tant... Je suis quelqu'un de nostalgique, je ne cessais de penser au bonheur passé cela s'étant accentué par les catastrophes dernières.
Je pense que j'étais quelqu'un de fort sympathique, assez gentil... J'aimais bien parfois me mettre à câliner un panda, c'étaient doux les pandas... Ha! Que j'étais naïf, je pense toujours l'être d'ailleurs, je tente de voir les choses le plus simplement possible...
J'étais assez inventif, j'aimais bien innover quitte à voler les inventions d'Amérique, j'étais vantard aussi. Surtout vis-à-vis de ma cuisine, j'adore la cuisine et encore aujourd'hui je garde ce grand talent pour l'art de faire de bonne choses à manger.
Mis à pars cela, j'étais quelqu'un de très rêveur... Je le suis toujours, presque autant que j'étais et suis superstitieux.
J'étais pacifique aussi, mais avec les heures sombres je fus obligé de me montrer violent...

Je mentirais, si je disais que je n'avais pas changé, mais je reste le même après tout. Je suis jute un peu plus méfiant, la terreur m'a appris à me méfier de mon entourage mais je m'éforce de garder le sourire, j'aimerais tellement que tout le monde soit optimiste. Je garde l’espoir fugace d'un lendemain possible, d'une lumière au bout du tunnel et je m'éforce d'oublier mes torts...
Peut-être est-ce uniquement dans l’espoir de me racheter que je m'investis autant à garder le sourire? Je culpabilise souvent pour ne pas avoir étais capable de stopper cette crise, j'ai fuit... Serte, le combat était perdu d'avance et mes nouvelles capacités ne me montraient qu'une issue possible pourtant je m'en veux encore et toujours.
J'en veux aussi à Amérique, je ne l’apprécier pas énormément lui qui était anti-communiste, mais maintenant à cause de lui nous vivons un enfer... Et puis, ma famille me manque et je suis résolu à les protéger par dessus tout, quitte à abandonner mon pacifisme. Je suis vieux et j'ai vu tant de catastrophe se solder par des pleurs et des tristesse incessante... J'ai peur, comme tout le monde.

Je me souviens comme si c'était hier, le jour on l'on m'a parlé pour la première fois des modifications d'ADN... Ha, si j'avais sus.

C'était un jour de pluie je crois, ça n'a plus d'importance. J'étais en cuisine, j'avais faim et je comptais manger quand j'ai reçus un appel à la fois paniqué et éxité de mon frère, Corée Du Sud. Celui-ci avait regardé la télévision et du peu que je compris entre ses phrases criées qui se fondaient dans le grésillement du téléphone, Amérique aurait trouvé un moyen de modifier l'ADN. Je fus en tout premier lieu dubitatif, avait-il trop regardé la télévision?... De plus il se vantait de l'avoir crée...Je savais bien que c'étais faux, lui même se contredisait. Je le saluais et raccrochai.
Cependant le doute fut dissipé assez rapidement, lorsque moi même je me mis devant la télévision je compris bien vite que le Coréen avait dit vrai, aux informations l'on parlait de ces "mutations". Tout d'abord je fut dégoûté, modifier la nature humaine, c'était abjecte!... Mais peu à peu je me laissais endoctriner par les avantages que cela  procurait, et si ce n'était pas une mauvaise idée?... Je me laissais plongé dans l'idée que ma reticense était uniquement due à la jalousie de n'avoir put découvrir la modification d'ADN avant Amérique.

Je fus moi même touché par une de ces modifications... Au début je n'y crus pas, je savais juste que plusieurs personnes de ma maison l'avaient aussi eut. A vrai dire, je m'en doutais un peu que cela m'arriverait. Je commençais à pouvoir mieux évaluer certaines choses, les possibilités me paraissaient toutes plus claires, comme si je pouvais savoir toutes les issues possible. Au début je trouvais cela amusant, j'étais comme grisé par cette capacité que tant des miens avaient, je jouais avec... Mais passé le temps de l'extase je commençais à m'y habituer, à apprendre à vivre avec, à comprendre son utilité dans ma vie de tous les jours.

Alors je suivis de très près les informations, tous les jours j'allumais ma télévision pour me renseigner... si j'avais sus...
Ce fut un jour gris que cela se produisit... Je crois, je ne sais plus. Je regardais les informations lorsque l'une d'elle me pétrifia, m'horrifia jusqu'à l'os. Une créature avait ravagé une ville, elle était mutante apparemment... Comme dans un mauvais film américain. Je voulus en savoir plus, mais l'on me dit que ce n'étais pas grave, que ce n'étais pas important... Mais lorsque j'appris que cette mutante était en réalité un humain, je faillis vomir. Mon estomac se noua, ma gorge devint sèche et mon corps me parut lourd. J'avais peur, non, j'étais totalement terrifié...
Comment était-ce simplement possible? Pourquoi était-ce arrivé?... Apparemment, la mutation résultait de la modification d'ADN... C'était devenu un virus.
Alors, moi aussi je pourrais être touché? Moi aussi je pourrais devenir un mutant? Et mon peuple, qu'allait-il devenir?

Égoïstement je m'inquiété d'abord pour moi et mon peuple, oubliant presque mes nombreux frères et sœurs... Lorsque le virus toucha l'Europe, je fis fermer mes frontières, plus personne ne passerait. Je ne voulais pas que mon peuple soit touché, je le refusé!... Mais il était déjà trop tard et déjà les morts affluèrent, les villes tombèrent comme des mouches les unes après les autres et malgré tout mes efforts tout devint rapidement hors de contrôle...

Je finis pas céder à la panique, je ne réfléchissais plus à comment arrêter l'épidémie mais comment sauver les survivants. Sans réfléchir je courus dans les centre de réfugiés apporter mon aide, tant pis si des millions mourraient, tant que je pourrais en sauver un maximum!
Mais encore une fois il était trop tard, la dernière ville finit par tombée... Je m'en veux encore, j'ai prit la fuite...
J'avais trop peur pour me battre et malgré une légère lutte j'ai préféré choisir l'issue que me préserverais, me noyant dans un mensonge, me persuadant que je l'avais fait pour mes semblables. Mais c'était faux. Je m'en veux tellement...

J'appris bien vite à survivre seul. Je devais me battre pour ma survie et le peu d'humains que je croisais essayaient de me voler le peu de ressources dont je disposais... Tous des traîtres... Ils ne voulaient qu'une chose, survivre, comme moi... Cependant moi je m’eforçais d'aider ceux que je croisais.
Eux, ils voulaient juste vivre...
Ma haine se dirigea contre Amérique, je me mis à espérer qu'il était mort. Je vivais seul, tuant pour survivre... Je m'en veux... Mes frères et sœurs me manquaient, le vide qu'avait laissé ma famille devenait un trou noir immense et l'anxiété se muta en une peur affolante... Je redoutais le pire pour eux.
Chaque soirs je mettais des heures à m'endormir, passant souvent des nuits blanches, j'avais peur... Je m'en veux.

Et puis, un jour quelque chose me redonna l’espoir, l’espoir de voir renaître un lendemain. Un survivant que je croisais me dit qu'il avait eut vent d'un abris, une sorte de regroupement. Sans me faire prier je le remerciais et partis directement pour Milan, là où devait être situé ce camp. La route fut longue et semée d’embûches, mais j'avais l’espoir de revoir ceux que j'aimais, j'avais cette flamme en moi que l'on avait éteint, celle qui me forçait à avancer.

Et enfin j'y suis arrivé, me voilà devant ce camp tant attendu, je suis soulagé, j’espère y retrouver ma famille...
Je noierais mes regrets en me rendant utile, j’espère que je pourrais oublier mon égoïsme...

Je m'en veux tellement...