On dit souvent que l'habit ne fait pas le moine, et dans bien des situations, c'est le cas de le dire. Par exemple, un homme aux allures de dur à cuir peut avoir le caractère d'un agneau de même qu'une personne à l'apparence légère et innocente peut se révéler cruellement trompeuse vis-à-vis de sa personnalité. Si cela est vrai pour certaines personnes ça ne l'est sûrement pas pour la Roumanie. Car son apparence haute en couleur reflète en tout point sa personnalité si ce n'est qu'à quelques exceptions près. D'une grandeur moyenne et d'un poids moyen, il ne se démarque pas par sa grandeur. Sa peau au teint anormalement pâle témoigne d'un manque de soleil certain ce qui ne manque pas d'alimenter les ragots le concernant. Quels ragots vous dis-je ? Eh bien certaines personnes penseraient que le Roumain serait en fait un vampire ! Pour sûr, son physique bien dessiné et ses canines singulièrement pointues s'apparentent certainement à celui d'un de ces fameux buveurs de sang. D'autant plus que ses prunelles hypnotisantes  aux couleurs de braises  semblent vouloir vous ensorceler. Mais, ne vous inquiétez pas ces rumeurs son bien évidemment fausse ! Une chevelure blond-roux un peu négligée qui lui arrive jusqu'aux épaules coiffe cet étrange personnage. On apercevra rarement Vladimir sans son manteau pourpre. Troué et rapiécé à la va-vite le vêtement n'a certainement plus la fière allure qu'il possédait avant. Néanmoins, le blond refuse catégoriquement de s'en débarrasser symbole d'une époque maintenant révolue vestige d'un passé qui lui semble maintenant bien loin. Sur les manches du ledit manteau des rayures noires et blanches sont imprimées. Comme si ce n'était pas assez extravagant,  bien accroché  au niveau de sa poitrine, se trouve une broche sur laquelle est incrusté une améthyste. Sous son manteau, il porte des chemises qui varient entre blanc et noir, toujours accompagnées d'une cravate cramoisie. En ce qui concerne ses pantalons il en porte un noir simple accompagné d'une paire de bottes. Le tout accompagné d'un petit chapeau assorti avec son manteau.

Nul doute que la Roumanie est un excentrique et une personne de (si je peux me le permettre)''Old fashioned''. Quelqu'un n'ayant jamais côtoyé personnellement le blond pourrait le voir comme un énergumène au sens de l'humour douteux. Surpris ? Oh pardon, vous vous attendiez peut-être à ce que je vous fasse la description du comte Dracula ? Je risque surement de vous décevoir en vous disant qu'excepter les crocs et les bonnes manières les ressemblances s'arrêtent ici. Si le seigneur des vampires est un être ténébreux alors la nation est clairement son opposée. D'habitude généreux et sympathique, il n'est pas quelqu'un de difficile à approcher.

Il faut savoir que le roumain tout comme l'Angleterre croit profondément en la magie et autres légendes folklores bien de chez lui. Depuis l'incident, la réalité est devenue beaucoup plus difficile et la vie est devenue une lutte de chaque jour afin de survivre. Vladimir ne le sait que trop bien, mais plus le temps passe plus il a constaté qu'il ne se sentait plus comme lui-même. Alors, dès qu'il a une minute à lui et qu'il pense être seul... Il s'assoit et ferme doucement les yeux et pendant ces instants... Oui durant ces moments, il se laisser bercer par ses souvenirs. Il se souvient des beaux moments de son existence comme des moins beaux. Un brin nostalgique, vous dites ? Peut-être bien que vous avez raison. Toutefois à quoi sert la mémoire si ce n'est que pour se souvenir ? Se souvenir de qui nous sommes, de l'endroit d'où nous venons, de nos exploits et de nos échecs. Ou peut-être que Vladimir vient chercher du réconfort dans le passé, car le futur lui semblent incertain qui sait ?

Une autre de ses caractéristiques est comme mentionnée plus haut son sens de l'humour. Très controversé, celui-ci est l'objet de plusieurs critiques. Quand il ne vous joue pas des tours, c'est qu'ils s'apprêtent à sortir un autre de ses fameux jeux de mots à deux balles. De toute façon que son humour plait ou non lui, il se trouve bidonnant. Sauf quand ça lui attirent des problèmes parce que quand c'est lui cela tout de suite moins drôle.

Bien que plaisantin et d'apparence désinvolte dès qu'une tâche lui est attribuée, il se dévoue corps et âme à son objectif. Et il ne reculera devant rien pour arriver à ses fins.

                     



Tic tac tic tac tic tac. Je regardais la montre accrochée à mon poignet avec une certaine impatience. Combien de temps comptait-il me faire attendre encore ? D'ailleurs pour quelle raison tenait-il tant à me voir ? Perdue dans les méandres de mes pensées, je n'entendis pas les sons de pas qui se rapprochaient de plus en plus de moi et ce n'est que lorsque une main se posa sur mon épaule que je remarquais la présence d'un des nombreux secrétaires qui travaillaient ici. Celui-ci me dévisageait d'un regard froid et hautain. Légèrement énervé par son attitude et par l'attente ridiculement longue, je pris la parole :

- « Finalement, il était plus qu-»

L'homme qui me semblait dans la mi-trentaine me coupa d'un ton sec :

-« M. Popescu je présume ? Veuillez me suivre, je vous prie.»

Sur ces mots, il se retourna et s'engagea dans un long corridor. Embêté pendant un moment, je me bornais finalement à le suivre. Vraiment comment mon boss faisait pour engager des gens aussi désagréables ? Nous arrivâmes finalement devant une double porte en bois. L'employé cogna deux fois avant de tourner la poignée et de pénétrer dans la pièce.

-« Monsieur ? Je vous ai amené M.Popescu comme nous l'avions convenu. »

- « Bien. Maintenant, je vous prierais de disposer.»

L'homme acquiesça avant de faire volte-face et de sortir en coup de vent de la pièce me laissant seul à seul avec mon boss. La pale lumière du jour qui ternissait lentement éclairait de ses derniers rayons la pièce rectangulaire dans laquelle mon supérieur passait la plupart de ses journées. Il me regardait d'un air grave tellement que j'en vins à me demander ce que j'avais fait pour m'attirer son courroux. Sans un mot, il me tendit la gazette du jour et se mit à me fixer d'un air impatient. Je plisse les yeux avant de répondre d'un ton indifférent :

-« Et alors ? Pourrais-je savoir en quoi cela me concerne ? »

Il soupira avant d'exploser :

-« Et alors !? Bon sang, je te croyais plus intelligent ! Regarde de plus près ! »

Choqué que l'on puisse s'adresser à sa propre nation d'une telle manière, j'obtempérais néanmoins. Oh comme les jours où l'on me respectait et craignait me manquais. Je posais mes yeux de nouveau sur le papier en gros titre l'on pouvait lire : 'LA Mutation Génétique Pour Tous ?'. Je haussais un sourcil interloqué de la muta- quoi !? Un autre soupir et un regard réprobateur plus tard, je me retrouvais assis devant mon boss qui m'expliqua le but de la modification d'ADN et les bénéfices que ceux-ci pourraient apporter aux habitants de la Roumanie. Au départ sceptique, je fus à ma plus grande surprise convaincue par l'enthousiasme avec lequel l'homme me parlait de ce phénomène. Peut-être que c'était bien finalement la modification d'ADN ?


Qui aurais cru que la ''muta-machin-truc'' serait autant populaire auprès du public. Certainement pas moi en tout cas. Mais à ma grande surprise, je fus prouvé a tort. Malgré le prix élevé de l'opération, le peuple semblaient apprécier ''l'avantage'' que la mutation leur procuraient toutefois rien n'y personne n'appréciaient plus cette innovation que l'état qui se remplissaient les poches de façon presque illégale.

Enfin, au moins une partie des fonds ramassés furent dépensés dans des services sociaux pour le bien-être de la populace. Quant à l'autre moitié de l'argent qui sait ce qu'elle est devenue ? Néanmoins, bien qu'expérimentale et bien loin de la perfection la modification d'ADN nous promettaient un avenir hors du commun.


Je me relaxais tranquillement sur le sofa. J'avais travaillé toute la journée et il faisait une chaleur crevante. Alors que je me laissais finalement emporter dans les bras de Morphée...

-« Ma scol dimineata, ma duc la metrou...~ ♫ »

Je grognais en entendant le son familier des accordéons. Qui diable osais interrompre ma sieste ?

- « Voi stiti ce-i acolo, nimic nu e nou. Copii viseaza ca au un palat,Metrou-i dezvata mereu de visat...~ ♫»

Arrrrgh ! J'étais exténué et la dernière chose dont j'avais envie, c'était de répondre à un des secrétaires de mon boss seulement pour qu'il me demande si tel ou tel papier avit été remplis et patatiii et patataaa !

- « De ochii lui negrii ti-e frica sa fugi,
Iar el jinduieste la geaca de blugi...~ ♫ »

Irrité par la voix ô que trop nasillarde du chanteur, je me bornais finalement à ouvrir les yeux.

- « And I say Romania is my countryyyy !
 And I say Romania is my count-~ ♫ »
¸
J'agrippais le téléphone exaspéré et décrochai d'un ton sec :

-« Da ? Vladimir Popescu à l'appareil . »

-« România ? C'est moi . »

Je me calmais aussitôt en entendant la voix grave de mon boss. Des points noirs dansaient devant mes yeux et je ne sais trop pourquoi un mauvais pressentiment m'envahis quand j'entendis mon supérieur prononcé ces mots :

-« Toi et moi on a ... Un gros problème. Ouvre ta telévision poste 4 s'il-te-plaît. »

Mes yeux scannèrent la pièce à la recherche de la télécommande et une fois celle-ci entre mes mains, je m'empressais d'ouvrir la télévision et de la mettre au poste demandé. À l'écran, un homme dans la mi-trentaine au teint halé récitait en roumain les nouvelles de dernière heure.

-« Nous avons appris dernièrement qu'une attaque massive de créatures non identifié aurait mise au chaos une ville importante pour les américains. Le peu de clichés qui nous sont parvenus ont toutefois confirmer nos doutes quant à la provenance inconnue de ces étranges bêtes qui ont fait beaucoup de morts jusqu'à présent. Nous avons avec nous en Studio Grigore Vulpesco ancien professeur en biologie à l'université de Bucarest ... Bonsoir M.Vulpesco.Il parait qu-»

J'éteignis la télevision et poussais un long soupir.

-« Puis-je savoir à quoi se résume tout ce cirque ? C'est quoi ces machins ? »

Un ange passa avant que la voix étranglée de l'homme ne parviennent à mes oreilles :

-« Vlad... On va mettre la population en alerte ces choses... On murmure que ce sont des humains qui ont subi l'opération. »

J'écarquillais les yeux et laissai le téléphone glisser de ma main pour venir s'écraser contre le sol.
                 
                     

  Avez-vous déjà vu un fantôme ? Non ? Eh bien si vous m'aviez vu à ce moment-là, vous auriez probablement cru en voir un. Cela va faire sept jours que j'erre sans but dans Bucarest ... Du moins, ce qu'il en reste. Auparavant, j'avais voyagé de ville en ville achevant quelques mutant par-ci et par-là. Oh pardon vous n'ais-je pas précisé ce qu'est un mutant ? Ces créatures qui ont envahi l'Amérique et qui maintenant sévis en Europe sont les résultats de mutations qui ont échoué. Mes bottes écrasaient les décombres de ce qui me semblait être un ancien restaurant du centre-ville. Bucarest ma capitale autrefois si belle n'était maintenant plus qu'un tas de ruines et de cendres. La ville n'était pas la seule chose qui avait perdu toute sa gloire, car si je n'étais pas en poussière, j'en avais toutefois la sensation. Mes nuits, je les avais passé sous des abris fortunesque que j'estimais (ou tout du moins espérait) sécuritaire. La Roumanie avait été prise par surprise malgré les nombreuses alertes que nous avions lancées. Une à une, je voyais mes villes tombées ; Iași, Timișoara , Craiova tous des villes très peuplées et à chaque fois ça me faisais un mal de chien. Les jours sont devenus des semaines, les semaines sont devenues des mois et ils devinrent des ... enfin non ils sont rester des mois. J'ignore ce qu'il est advenu de mon boss. Diable ! Il est peut-être  même mort à l'heure qu'il l'est. En parlant de mort ... Il me semblait ne pas pouvoir tourner un coin de rue sans apercevoir un, il y en avait ici et là. tous étaient bien évidemment nus, car ils avaient été dépouillés de leurs apparats. Des défunts dont ont avaient tout oublié jusqu'au nom et à qui personne ne se souciait d'offrir une sépulture. La nature humaine était ainsi en temps de crise, elle devient égoïste et bien souvent, elle est prête à tout, et même à tuer pour parvenir à ses fins. Au fond peut-être que cette ère de destruction est une punition pour avoir voulu jouer les dieux en modifiant l'ADN humain... Parfois, je me demande s'ils sont encore vivants ... Suis-je le seul. Est-ce que de toutes les nations qui ont existé sur cette planète la Roumanie est-elle la dernière encore debout ? Cette possibilité me terrifie, non non non non, il doit bien y avoir quelqu'un d'autre, je ne peux pas être le seul, c'est impossible ! Il y a une autre question qui me trotte aussi dans l'esprit depuis quelques temps. J'ai remarqué que des choses bizarres se produisent autour de moi. L'autre jour, j'étais face à un mutant sans rien sous la main pour me défendre ni me cacher, par chance, il ne m'avait pas encore aperçu. Hors, j'étais complètement impuissant et coincé et j'eusse le fol espoir que la bête s'en aille sans m'avoir vu bien que cela était très peu possible. J'avais fermé les yeux et je répétais sans cesse dans mon esprit les mots ; je ne suis pas là tellement que cela en devint presque une litanie. Et à ma grande surprise quand mes yeux réouvrirent le mutant était parti. Sur le moment je m'étais dit que c'était un coup de chance, mais, après deux ou trois fois, j'en vint à la conclusion que je pouvait créer des illusions. Vous vous demandez sûrement pourquoi moi Vlad ex-adepte de magie noire est surpris de posséder un don surnaturelle ? Eh bien tout simplement parce qu'il ne s'agit pas de magie autrement, je l'aurais senti et à ce que je saches, je n'ai pas subi l'opération et donc j'ignore d'où cela peut venir. Ouf, je crois que la solitude commençait à me peser...                        

                         

Bucarest, Budapest, Vienne, j'ai traversé tous ses pays à pied, des lieux que j'ai connus me sont maintenant étrangers. Heureusement, j'ai découvert qu'il y avait d'autre survivant ailleurs qu'en Roumanie, mais, dans aucun bunker que j'ai croisé n'ais-je aperçu une autre nation. Dans la plupart des villes que j'ai traversées, on murmurait qu'il existait en Italie un bunker de nations. Il ne m'en fallait pas plus pour que je me mette en marche vers l'Italie. Après plusieurs milliers de kilomètres de marche, j'arrivais enfin à Milan. J'ignore ce qu'il m'arrivera là-bas la seule chose que j'espère, c'est de retrouver d'autres nations survivantes.