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[Terminé] Don't come. Don't touch. Don't feel... || ft. Viêt Nam

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MessageSujet: [Terminé] Don't come. Don't touch. Don't feel... || ft. Viêt Nam [Terminé] Don't come. Don't touch. Don't feel... || ft. Viêt Nam Icon_minitimeDim 20 Déc - 11:27
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Indonésie avait une règle à laquelle elle détestait dérogé. C'était se servir de sa mutation sur des nations. Elles étaient peut-être les seules – à ce jour- capables de ne pas y succomber, mais elle n'aimait pas voir leurs corps si mal réagir et guérir lentement, tous passant par des stades peu envieux. Elle l'avait déjà vécu une fois, cette horrible envie de vomir, cette absence de sensation dans ses muscles qui l'obligeait à rester paralysée, cette fièvre écrasante et cette image d'un poison violet qui court dans ses veines...

Comment son gouvernement a-t-il pu accepter d'acheter un truc aussi moche ?

Dans la base étaient déjà arrivé trois « incidents ». Le premier, Indonésie cherchait quelqu'un qui puisse, avec un peu de chance, résister à ce virulent produit que concoctait sa peau. Allemagne fut donc son cobaye, mais il fallait croire que, aussi dur que sa peau pouvait devenir, l'échec était inévitable; ainsi en jugeant sa choquante réaction puis son séjour à l'infirmerie assez peinant pour certains, puisqu'il fallait le faire manger et... « s'occuper » de son hygiène, de A à Z.

Le deuxième fut autre chose... Espagne. Si, ce gentil espagnol qui adore faire office de maman pour l'asiatique s'est prit de plein fouet les effets néfastes de cette dernière. C'était d'ailleurs la première fois qu'Indonésie le faisait intentionnellement. Elle qui, d'habitude, fait de son mieux pour empêcher la substance de surgir, a mit tout son cœur – avec regret – dans l'espoir d'empoisonner le latin plus vite qu'il n'avait envie de quitter la base sur un coup de colère. Et il lui en avait voulu.

Longtemps.

L'indonésienne s'en était voulu, et s'en veut d'ailleurs toujours.

De toutes façons, pour d'obscures raisons, elle s'en voudra éternellement. Mais bon, tout le monde ici devait cacher quelque chose de trop inavouable pour pouvoir se le pardonner un jour. Le monde actuel avait beau avoir l'air d'un gros fouillis de pardons, d'excuses, de faute et de responsabilités jetées à qui le veut bien, la mort et la vie sont les seules choses qui comptent à présent, et on se fout bien de qui a fait quoi, où, comment, pourquoi... Du moment qu'il n'y a aucun accident irréparable.

L'hiver était là, le froid également, et l'indonésienne peinait de plus en plus à rester dans la tour d'observation, la nuit. Ou même le jour, quelques fois. Mais là encore... pas de soleil, pas de rayons réchauffants, et le vent était peu supportable pour la peau anormalement blanche de l'asiatique qui était habituée aux 30° toute l'année.



Le troisième incident. Elle ne devait pas le nier. Pire encore, elle ne le pouvait pas. Récemment, il n'y a pas si longtemps, il y a peu, quelques heures plus tôt en fait... Indonésie avait encore empoisonné quelqu'un. Volontairement. Une personne chère à ses yeux. Vietnam. Une asiatique. Une sœur de cœur. Une amie unique... Elle l'avait empoisonné. Intentionnellement. Elle s'était laissé tenté, comme une conne, et avait dérogé à sa règle qu'elle voulait respecté plus que tout. À la tombée de la nuit, au coucher du soleil plus précisément, les deux camarades s'étaient parlé de la situation actuelle dans la base. Ainsi, la vietnamienne avait demandé à son amie comment elle contrait les mutants. Et de fil en aiguille, Indonésie avait avoué ne pouvoir retenir sa mutation comme elle le souhaitait. Qu'avait donc proposé son interlocutrice ?

S'entraîner sur elle.

Pas question. Non. Elle avait refusé tout net. Mais Vietnam avait insisté. Pourtant si la peau solidifiée comme du béton armé d'Allemagne ne pouvait rien faire, pourquoi se proposer en cobaye ? Elle semblait si sûre d'elle, comme à chaque fois qu'elle prenait une décision. Et face à tant de détermination, l'indonésienne ne pouvait fléchir. Elle lui faisait confiance, mais c'était son amie... Une amie sur laquelle elle avait finalement, une fois de plus, échoué. Voir le corps de sa meilleure camarade tomber à terre, avec quelques spasmes, c'était une vision qu'elle avait toujours regretté. Et qu'elle avait pourtant vu. Dans la panique et le regret, elle l'avait aussitôt emmené à l'infirmerie, aux petits soins d'Afrique du Sud. Et surtout pas des siens.

S'occuper de ses victimes qui survivaient, Indonésie s'en sentait incapable. Elle avait trop honte. Encore plus quand on voyait de qui il s'agissait aujourd'hui.

Sauf que, soucieuse comme elle était et ne parvenant pas à trouver le sommeil, Ayunda s'était finalement extirpé de son lit – elle avait jugé bon de dormir à l'intérieur, puisque le froid n'allait pas l'aider à tomber chez Morphée – avait mit des chaussures sans chaussettes, et était venu rejoindre sa camarade. Lorsqu'elle entra dans l'infirmerie, le silence s'abattit sur elle comme si elle venait rendre visite à un mort. Mais la vietnamienne ne pouvait pas être morte. Heureusement. Sauf qu'elle allait donc pouvoir lui parler. Malheureusement. Ou peut-être pas, les nations dormaient toujours très profondément pendant quelques heures après empoisonnement. Et nous n'étions qu'en pleine nuit, entre les trois et quatre heures du matin.

Sauf qu'à l'approche du lit de Vietnam, Indonésie vit de loin des paupières bouger. Le corps de l'asiatique était statique, car les principales effets du poison la paralysaient, mais bouger la tête et les muscles du visage ne constituaient plus qu'un petit effort. À ce moment, Ayunda déglutit. Elle n'osait pas aller la voir. Elle n'osait pas voir son visage crispé par la douleur d'un venin mortel pour les humains qui lui courait dans le système organique. Mais son inquiétude, de plus en plus grande en voyant ce corps devenu faible, la poussa à s'avancer sur la pointe des pieds.

Devait-elle parler ? Annoncer sa présence ? De toutes façons, Vietnam allait la voir...

- Liline... Tu... Tu m'en veux... ?

Oh quelle andouille. Aucun autre mot n'avait franchit ses lèvres. Bien sûr, elle n'allait pas non plus lui demander comment elle allait, elle le savait déjà, ça. Mais quitte à lui poser une question... elle aurait pu en choisir une autre. Pour la première fois, Indonésie se confronta directement au problème qu'apposait sa mutation. Et pas sur la meilleure personne, en plus.
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MessageSujet: Re: [Terminé] Don't come. Don't touch. Don't feel... || ft. Viêt Nam [Terminé] Don't come. Don't touch. Don't feel... || ft. Viêt Nam Icon_minitimeDim 20 Déc - 21:45
 
Don't come. Don't touch. Don't feel...



Plus rien ne serait plus comme avant.
Linh en était convaincue.

Lorsque Vietnam avait une idée en tête, il lui était impossible de s'en débarrasser. Elle avait toujours été ainsi, et rien ne pourrait la changer. Ce n'était pas faute d'avoir essayé mais avec les années, la Vietnamienne y avait renoncé. Elle était têtue, et alors ?

Autour de l'Asiatique, l'univers entier semblait être totalement différent. Tandis que le monde était plongé dans le chaos, Linh, elle, était restée la même. Sa plus grande peur était de perdre le contrôle. D'être aliénée par la situation, de ne plus être elle-même. Elle ne voulait pas se laisser dépasser par les événements. S'adapter et lutter étaient ces nouveaux mots d'ordre.

Elle avait rapidement compris que tout avait changé. Certains visages familiers étaient devenus étrangers. Elle ne reconnaissait plus ceux qu'elle avait côtoyé, sa méfiance ne cessait d'augmenter à l'égard des membres de la base. Même avec les autres Asiatiques. Les retrouvailles avec son amie avaient été teintées d'une étrange gêne. Une distance inhabituelle.

Ayunda avait changé.

Pourtant, au fond de son cœur, son amie était persuadée que l'Indonésienne n'avait pas évolué en mal, malgré ce qu'elle pensait. Linh avait la sensation d'avoir perdu toute notion de bien et de mal : à présent, il n'y avait que des choses  nuisibles ou bénéfiques. À ses yeux, Ayunda ne serait jamais dans la catégorie « nuisible », elle ne pouvait pas l'être. Linh ne le voulait pas. C'était plus fort que tous ses principes, c'était au-delà d'une banale loyauté. Elles n'étaient pas liées par le sang mais elles avaient tellement de souvenirs – et de traumatismes – communs qu'un lien indestructible s'était noué.

L'Indonésienne pouvait bien la trahir, ou se faire haïr par son amie, celle-ci ne pourrait pas la rejeter complètement. Ayunda aurait pu commettre des actes impardonnables, être responsable des pires atrocités, la Vietnamienne ne lui aurait jamais tourné le dos.

Face à la souffrance de son amie, Vietnam s'était résolue à trouver une solution. Elle était certaine que l'Indonésienne parviendrait à contrôler sa mutation si la peur quittait son cœur.

Mais comment Ayunda pouvait-elle apprendre à ne plus avoir peur de sa propre mutation ?


Il fallait prendre le dragon par les moustaches.

Indonésie devait s'entraîner. Et Linh s'était proposée pour l'aider. Son attitude pouvait apparaître comme dangereuse, voire « suicidaire » cependant, la Vietnamienne savait qu'il était impossible de survivre sans prendre le moindre risque. La douleur ne serait pas insurmontable, elle vivrait encore après ça. Ce n'était pas un sacrifice, elle le faisait en pleine connaissance de cause. Et dans un but précis.

Redonner confiance à son amie et lui permettre de maîtriser sa mutation.



Étendue dans un des lits de l'infirmerie, paralysée, nauséeuse et fiévreuse, elle ne regrettait rien. Sombrant dans un sommeil étrange, vide de rêves, elle oubliait la douleur que provoquait le poison. Peu à peu, elle s'éveillait. Son corps ne répondait pas aux mouvements ordonnés par son cerveau et pendant un instant, elle se crut en plein cauchemar. Vietnam n'avait plus le contrôle de son propre corps, et bien qu'elle luttait désespéramment contre la douleur, elle restait impuissante. Elle aurait voulu crier mais aucun son ne la réveilla. Elle ne bougeait pas. Elle était perdue entre le sommeil et l'éveil.

Où était-elle ? Que s'était-il passé ?

La fièvre était tenace, elle délirait. L'angoisse gagna son cœur. Les mutants avaient dû s'en prendre à elle. Comment ? Elle l'ignorait. Elle sentait le poison dans ses veines : au moins, cela signifiait qu'elle était en vie.

Elle sentit une présence se rapprocher. Elle voulait ouvrir les yeux, elle devait sortir de cette torpeur trompeuse. Elle devait survivre. Elle devait lutter. Elle se rappelait parfaitement de ce sentiment de lutte qui ne la quittait plus. Quelqu'un l'avait renforcé dernièrement et elle désirait se battre encore.


« Liline... Tu... Tu m'en veux... ? »

La voix d'Ayunda la ramena à la réalité.


Elle ouvrit les yeux, fronçant légèrement les sourcils, aveuglée par la froide lumière incandescente de la pièce. Elle referma aussitôt les yeux mais souffla d'une voix à peine audible :


«  Non. Bien sûr que non.  »


Jamais sa propre voix ne lui avait paru aussi faible. Tout lui revenait en mémoire. Sa lutte était contre le poison. Pour son amie. Sa sœur.

Le plus insupportable n'était pas la fièvre ou la douleur mais la sensation d'abandon complet de son corps. Elle ne sentait plus ses muscles et ses bras paraissaient trop lourds pour se mouver correctement. Elle rouvrit les yeux, tournant très lentement son visage vers celui de l'Indonésienne.

«  Quand je serai remise… »

Elle ne termina pas sa phrase. Chaque mot semblait être arraché à sa bouche comme on retire une dent. Elle marqua une pause avant de poursuivre.

«  On recommencera. Encore. »

Elle voulait la rassurer, l'empêcher de culpabiliser. Vietnam avait longtemps culpabilisé pour les erreurs qu'elle avait commises par le passé, elle savait à quel point le poids de la culpabilité était lourd à porter. Un fardeau écrasant son âme et tout son corps. Mais le passé ne pouvait pas être modifié, il fallait vivre avec. Le temps avait soulagé le cœur vietnamien et Linh avait accepté d'être imparfaite et de commettre des maladresses. Personne ne pouvait payer pour tout le mal engendré sur Terre. L'Indonésienne se sentait responsable mais aux yeux de son amie, elle ne méritait pas une telle peine. Elle n'avait commis aucune faute. Elle n'était pas responsable de la nature de sa mutation.

«  Je lutterai. »

Linh ne laisserait pas Ayunda porter un tel fardeau, seule.

«  Tu y arriveras. »

Elle parlait de manière entrecoupée comme si ses phrases ne se terminaient jamais. Elle s'arrêta, épuisée par ces quelques mots. Immobile, elle regarda une nouvelle fois son amie.

Son corps finirait peut-être par s'habituer ? Elle avait entendu dire que les poisons devenaient inoffensifs sur des corps familiarisés au venin. Une fois qu'elle serait accoutumée au poison, elle pourrait sans aucun doute aider Ayunda à maîtriser sa mutation. Elle l'espérait. Cela faisait des mois qu'elle n'avait pas ressenti autant d'espoir.

«  Aie confiance. »


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MessageSujet: Re: [Terminé] Don't come. Don't touch. Don't feel... || ft. Viêt Nam [Terminé] Don't come. Don't touch. Don't feel... || ft. Viêt Nam Icon_minitimeMer 23 Déc - 11:26
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« Non. Bien sûr que non. »

Le poids de la culpabilité migra vers sa gorge lorsqu'elle entendit cette voix rendue faible et asséchée par les conséquences de son erreur. L'indonésienne se mordit les lèvres à ces simples mots. Elle le savait, qu'elle allait dire ça. Vietnam pardonne facilement. À sa sœur de cœur en tout cas. Aussi proches qu'elles pouvaient être, rien ni personne ne pouvait briser le lien de confiance qui s'était construit entre elles au fil des années. Mais ça, Ayunda le laissait encore passé à l'époque où ils n'étaient tous que des nations qui vivaient tranquillement dans leur pays et leur bureau. Et là, réduis à de simples victimes d'un événement mondial et destructeur, elles étaient toutes encore plus fragiles.

Indonésie ne s'était jamais sentit aussi humaine, dans son corps comme dans ses sentiments.

La peur de faire trop de mal, de tuer ses camarades alors que c'était impossible.

Et porter une telle faute, la pire de toutes, sur Vietnam, c'était la chose à ne pas faire pour sa conscience. Elle força ses yeux à rester clos, trop coupable pour oser regarder sa victime plus longtemps.

«  Quand je serai remise…  »

Elle baissa la tête...

«  On recommencera. Encore.  »

… puis la releva aussitôt, les yeux ronds comme des soucoupes. Sa réaction fut immédiate, comme si sa sœur levait le pied au-dessus d'un précipice et s'apprêtait à se jeter dedans.

- Non... Vietnam, non ! Qu'est ce que tu dis ?!

Elle qui se retenait de venir trop près pour serrer les draps dans ses petits poings gantés, elle agrippait son propre pantalon. La vietnamienne faisait peut-être preuve de courage, d'endurance et de motivation, mais pour Indonésie, c'était au-dessus de ses forces. Se servir d'une nation comme cobaye, passe encore, si les résultats sont bons. Mais si c'est pour échouer si lamentablement sur une personne chère... Il aurait pu s'agir de n'importe qui d'autre, elle aurait réagit de la même manière. Quoique moins violemment. Car il lui venait toujours la peur d'être un jour trop forte, d'aller trop loin, et d'inconsciemment, ne pas être capable d'arrêter à temps et de commettre l'irréparable. Sur quelqu'un d'aussi important à ses yeux.

« Je lutterai.  »

Elle secoua la tête, ignorant tout encouragement.

« Tu y arriveras. »

Impossible. Pas comme ça. Pas juste avec des mots.

Elle ne voulait plus de mots, juste des faits. De la matière. De la réussite, la vraie. Elle voulait s'ôter définitivement cette crainte de sa mutation, cette peur de soi-même. Qu'était une nation, dans ce monde meurtri, si elle ne pouvait faire face à sa propre personne ? La voix faible de Vietnam cherchait à la consoler, la rassurer, l'encourager... la forcer. Mais aussi fragile qu'elle était devenu, elle ne pouvait se résoudre à prendre de nouveaux risques. D'horribles souvenirs finiraient par revenir, à force...

- Je peux pas... Je peux pas faire ça, Vietnam... Ce que tu me demandes de faire, j'en suis incapable... ! Je peux pas me plier à toutes les règles, pas comme tu me le demandes ! Je sais que tes intentions sont bonnes, je sais que tu veux seulement m'encourager et me motiver... Mais le faire sur toi, te rendre dans cet état, je peux pas... Ne me le demande plus, Liline... Je t'en prie, me demande plus ça... Surtout lorsque tu ressembles à un mort...

Elle avait l'impression de parler à quelqu'un au bord du gouffre. De l'antre de la Mort. De faire ses adieux et d'exaucer les dernières volontés de sa victime. Le silence était pesant, jugeant de seconde en seconde la faute de l'indonésienne. Et la bravoure de la vietnamienne. Mais des deux, laquelle était la plus stupide ? La plus inconsciente ? Ayunda, qui s'est laissé tenté, ou Linh, qui a insisté ?

«  Aie confiance. »

- J'y arrive pas...

Elle avait confiance en Linh, mais pas en elle. Et c'est justement parce qu'elle croyait davantage en sa sœur de cœur qu'en sa mutation qu'elle préférait perdre le moins important à ses yeux. Et pas l'inverse. L'aide du monde en échange d'une amitié profonde. C'était ce foutu dilemme sentimental qui réveillait chaque jour son côté un peu plus humain.
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MessageSujet: Re: [Terminé] Don't come. Don't touch. Don't feel... || ft. Viêt Nam [Terminé] Don't come. Don't touch. Don't feel... || ft. Viêt Nam Icon_minitimeVen 25 Déc - 18:50
 
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Pendant quelques secondes, Vietnam s'était haïe. Elle se trouvait égoïste de rester sourde aux supplications d'Indonésie. Elle blâma son obstination : elle ne se comportait pas en « véritable » amie. Mais au fond, qu'est-ce qu'était l'amitié ?

Respecter inconditionnellement le choix de l'autre ou imposer sa décision par la force ?

La seconde solution engendrait le plus souvent de la violence et les conséquences étaient toujours désastreuses. Après tout, le but n'était pas d'ébrécher le lien des deux Asiatiques. Puisqu'elles s'étaient retrouvées, à quoi bon provoquer une dispute qui pouvait les mener à se tourner définitivement le dos ? Vietnam n'était pas prête à se risquer son amitié. Pourtant, malgré cela, elle était toujours convaincue d'avoir raison. En quoi avait-elle raison ? Elle l'ignorait. Tout ce qu'elle savait c'était qu'elle voulait absolument aider Indonésie. Au prix de sa propre vie. Elle ne craignait pas la mort, elle espérait qu'elle ne courrait aucun danger mais l'Indonésienne ne supportait pas de la voir dans cet état – et honnêtement, Vietnam priait pour se rétablir rapidement.

Alors, que faire ?

Elle devait prendre un peu de recul par rapport à la situation. Maintenant qu'elle était paralysée, Linh comprenait de l'intérieur qu'elle ne pouvait pas avoir le contrôle sur tout, ni sur tout le monde.

« D'accord. On arrête tout. » avait soufflé Linh avant de refermer les yeux, lâchant un petit soupir.

La Vietnamienne capitulait, les forces lui manquaient pour poursuivre le combat, elle gardait  présent le silence.

Vietnam détestait abandonner, elle avait la sensation de trahir ses principes, de se trahir. Mais pire que tout, le souvenir de sa proposition de tester la mutation de son amie sur elle lui laissait un goût amer. Elle avait rendu Indonésie encore plus perdue et plus dépourvue qu'elle ne l'était avant leur petite expérience. Vietnam le savait. Elle ne devait plus insister si elle voulait garder l'amitié de l'Asiatique.

À présent, elle devait respecter le choix d'Ayunda même si celui-ci lui paraissait plus dangereux.

À contre-cœur, elle essayait d'accepter le choix de son amie. Toutes deux se taisaient. Le silence était devenu embarrassant. Linh aurait voulu se reposer mais elle n'osait plus parler à Ayunda. Elle se demandait si au fond, ce n'était pas cette dernière qui lui en voulait – et non le contraire. Vietnam restait donc immobile, les yeux fermés, incapable de retrouver le sommeil. Les paroles d'Indonésie résonnèrent une nouvelle fois dans son esprit.

Je peux pas... Je peux pas faire ça, Vietnam... Ce que tu me demandes de faire, j'en suis incapable... !

Vietnam continuait à croire en l'Indonésienne, elle ne parvenait pas à expliquer la raison de son entêtement : c'était une forme de croyance un peu étrange, elle était prête à parier qu'un jour, Ayunda s'en sortirait. Et de tout son cœur, elle voulait la soutenir car les épreuves seraient nombreuses avant que l'Asiatique ne maîtrise sa mutation…

Je peux pas me plier à toutes les règles, pas comme tu me le demandes !

Soudain, elle rouvrit les yeux. Elle tourna son visage, pâli par le poisson, vers Ayunda, brisant le silence de sa voix entrecoupée et chétive :

« Moi non plus… Moi non plus, je ne peux pas faire ce que tu me demandes. Je ne peux pas me plier à ta règle. »

Même si elle était encore très affaiblie et qu'elle se sentait impuissante, sa détermination s'était renforcée. L'idée d'abandonner qui lui avait traversé l'esprit lui faisait honte. Comment avait-elle pu croire qu'elle allait laisser Ayunda ?

« Je refuse d'abandonner. »

Elle voulait lui expliquer pourquoi : lui dire qu'elle s’inquiétait pour elle, qu'elle tenait à elle et que la peur de la perdre, durant les mois précédents l'avait aidée à prendre conscience de son attachement et de sa loyauté envers elle. Pourtant, s'il fallait la trahir pour son bien, elle le ferait. S'il fallait imposer sa décision contre son gré, elle le ferait. Par amitié.

Cependant, les mots ne sortaient pas.

Elle n'y arrivait pas. Peut-être pas fierté. Ou par pudeur. Elle ne parvenait pas à exprimer ce qu'elle ressentait. À communiquer cette affection. Elle n'avait jamais été très douée pour formuler ses sentiments. Les pensées se brouillaient dans son esprit fiévreux. Elle referma les yeux, rassemblant ses forces et se concentrant sur ce qu'elle allait dire. Que voulait-elle au fond ?

Elle voulait voir Ayunda sourire. Elle voulait la voir sûre d'elle. Elle voulait lui donner le courage d'affronter à la fois sa mutation et les mutants.

Elle voulait...

« Je refuse parce que je ne veux pas que tu te sentes seule. »

Elle voulait rompre sa solitude.

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MessageSujet: Re: [Terminé] Don't come. Don't touch. Don't feel... || ft. Viêt Nam [Terminé] Don't come. Don't touch. Don't feel... || ft. Viêt Nam Icon_minitimeVen 25 Déc - 21:16
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« D'accord. On arrête tout. »

Indonésie sentit un soulagement immense la décharger d'un poids. Quand bien même elle s'en voulait encore, et s'en voudra toujours, son esprit devint un peu plus tranquille, confiné dans l'idée que sa chère amie ne forcera plus son corps à se confronter au poison. Rassurée, elle s'appuya sur le mur, les yeux clos. Quels que soient les mots de la vietnamienne, Ayunda avait peur de vraiment connaître le ressentiment de sa camarade suite à cet incident. Si l'indonésienne se sentait autant coupable, il n'était pas possible que sa victime ne lui pardonne si facilement. Elle savait très bien Linh capable de mentir pour le bien de ses proches. Mentir, mais aussi parler, se battre, se bouger, se forcer...

Jusqu'à accepter de risquer sa vie.

Mais Indonésie ne le pouvait pas. Elle le refusait. Elle détestait ce sentiment. Les plus altruistes pensaient sans doute faire plaisir, accomplir une bonne action, donner du baume au cœur de la personne qu'ils cherchent à ravir... mais certaines de ces personnes ont tendance à ressentir le contraire.

Ainsi, Indonésie s'est sentit plus « fautive » que « aidée ». Même en connaissant très bien – du moins ce dont elle est sûre – les intentions de sa sœur de cœur. Tout ce qui comptait pour elle, désormais, c'était d'accorder le repos malheureusement mérité à son amie. Dans le silence où la malade semblait bien avoir abandonné les armes, l'asiatique venimeuse ouvrit un œil incertain sur elle. Ça comptait pour elle, mais ça comptait aussi bien pour le reste de la base. Peu importe de qui il s'agissait – même Portugal – elle ne voulait aucun nom qui jetterait sa personne dans un tel risque. Nation immortelle ? Pays vieux de plus de mille ans ? Peu importe, tout était devenu trop fragile pour se laisser aller.

Les gens.

Les corps.

Les sentiments.

Et ainsi, les craintes et les peurs devinrent plus fortes, en engloutissant tout ce qui semblait pourtant très fort autrefois.

Autrefois... ce mot rendait les choses si lointaines. Alors qu'en fait, ça ne faisait pas si longtemps. Enfin, longtemps... Un an. Une année entière après que le premier cas ne se soit manifesté. Mais pas encore un an après avoir quitté son pays. Non, si elle s'en souvenait bien – et évidemment qu'elle s'en souvenait bien, c'est pas une nation qui va laisser sa mémoire à trépas – c'était encore une période où les choses se brouillaient... étaient difficiles... pour son cœur, en particulier... Un fantôme du passé qui allait revenir la hantait, si elle ne taisait pas cette pensée tout de suite.

Elle fut surprise lorsque Vietnam balaya ce silence reposant rien qu'en rouvrant les paupières, une détermination sans faille dans le regard.

« Moi non plus… Moi non plus, je ne peux pas faire ce que tu me demandes. Je ne peux pas me plier à ta règle. »

… Oh non. Le poids de culpabilité d'Indonésie revint alourdir les frêles épaules de cette dernière.

- Vietnam...

« Je refuse d'abandonner. »

Cette fois-ci, les yeux de l'asiatique se plissèrent, prévenant la grimace peinée qui allait de toutes évidences apparaître sur son visage. À présent c'était clair, Linh était sûre d'elle. Malgré cette persuasion de ne plus avoir la moindre possibilité à la convaincre, Ayunda reprit tout de même sur un ton plus fort. Pour ne pas dire, désespéré.

- Vietnam, je te dis que je- ! Ah ! Non, pourquoi tu me demandes ça ?!

Sous le coup de l'ascenseur émotionnel, l'indonésienne laissa son front se frapper sans trop de douceur sur le mur. Suite à cela, elle demeura ainsi comme une poutre, et ne bougea plus. Ses yeux noisettes se dévoilèrent doucement et ne fixèrent plus que les pieds tremblants de sa personne.

« Je refuse parce que je ne veux pas que tu te sentes seule. »

- Je ne veux plus, Linh... Pourquoi tu penses que je... ne veux plus essayer... ? Même si l'espoir demeure, même si on me donne le droit de le faire encore et encore je... ne veux plus le faire... J'en ai trop fais ... Je n'ai pas tout dis à tout le monde... Et je ne le dirai jamais... Je... L'espoir d'y arriver à force de persévérance, je l'ai déjà sentit, puis abandonné. Il ne me reviendra pas... Je ne veux plus m'y accrocher... Si je suis venu ici, c'est parce que j'en cherche d'autres, et je ne veux plus compter juste sur ce dont je suis capable...

Ce dont elle est capable : beaucoup de mal avec si peu de bien.

D'horribles images qui se posaient sur le « encore et encore... ».

- Je ne me sens plus seule... Je déprimais, c'est ce que je ressentais, je l'avoue. Mais... Mais toi et d'autres êtes arrivés. Je me sens à nouveau comme à la maison... J'étais la seule du continent à être là. Il y a quelques mois, il n'y avait « personne », pas même Pays-Bas...

Elle tourna alors la tête sans pour autant décoller son crâne du mur, la regardant.

- C'est justement parce que je ne me sens plus aussi seule que tu le penses que je ne veux pas vous perdre tous...

Elle allait garder sa solitude toute proche et profiter de son entourage. Peu importe si elle ne pouvait toucher. Si seulement Vietnam savait à quel point voir ses proches passer un par un la porte de la base lui redonnait du courage, elle affrontait alors inconsciemment cette peur du génétique dangereux qui sommeillait en elle.
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MessageSujet: Re: [Terminé] Don't come. Don't touch. Don't feel... || ft. Viêt Nam [Terminé] Don't come. Don't touch. Don't feel... || ft. Viêt Nam Icon_minitimeMer 30 Déc - 21:22
 
Don't come. Don't touch. Don't feel...

« Je ne veux plus, Linh... Pourquoi tu penses que je... ne veux plus essayer... ? Même si l'espoir demeure, même si on me donne le droit de le faire encore et encore je... ne veux plus le faire... »

Vietnam ne voulait pas se laisser submerger par la peur. Elle se raccrochait à un espoir, peut-être était-ce une illusion. Peu lui importait : elle voulait se battre. À n'importe quel prix.
Elle écoutait Indonésie. En silence. Le cœur serré, les paupières lourdes, les mains moites.


Et Ayunda lui apparut sous un nouveau jour.


Elle était presque… Comment dire ?

… Humaine ?

« J'en ai trop fais ... Je n'ai pas tout dis à tout le monde... Et je ne le dirai jamais... Je... L'espoir d'y arriver à force de persévérance, je l'ai déjà sentit, puis abandonné. Il ne me reviendra pas... Je ne veux plus m'y accrocher... Si je suis venu ici, c'est parce que j'en cherche d'autres, et je ne veux plus compter juste sur ce dont je suis capable… »

Lentement, une colère indescriptible envahissait le cœur de la Vietnamienne. Elle ne reconnut pas immédiatement l'émotion qu'elle ressentait, et pour cause : elle tentait toujours de garder le contrôle au point de ne pas laisser éclater sa colère. Mais elle ne parvenait pas à conserver sa tranquillité habituelle et bien qu'en apparence elle restait paisible, elle savait que son sang bouillonnait. Sa tête tournait, la fièvre ne baissait pas. Et avec la perte de sensation de son corps, Vietnam avait la sensation qu'elle allait devenir folle. La paralysie était ( presque ) aussi terrible que les paroles de l'Indonésienne. Frustrée, elle retenait avec peine son courroux. Elle détestait montrer ses faiblesses et trouvait dégradant d'être humiliée par sa propre colère. Il fallait rester maître de soi-même. Surtout dans la sphère publique. Et encore plus devant quelqu'un. Mais Ayunda n'était pas « quelqu'un », c'était sa sœur de cœur et peut-être qu'inconsciemment, elle s'autorisait à perdre son sang-froid. Devant elle. Et puis, au fond, quel intérêt trouvait-elle à sauver les apparences devant Ayunda ? Celle-ci la connaissait par cœur. Entre représentants asiatiques, ils avaient longtemps été comme une grande famille. Du moins, en Asie du Sud-Est. Elle devinait déjà la réaction des autres membres du « clan » lorsqu'ils apprendraient ce qui s'était passé. Sans doute, aucun d'eux ne comprendraient son obstination. Chine la réprimanderait sûrement et Philippines s’inquiéterait.

Vietnam avait l'impression qu'un fossé s'était creusé entre eux. Il n'y avait qu'avec l'Indonésienne qu'elle ne se sentait plus « seule »...

«  Je ne me sens plus seule... Je déprimais, c'est ce que je ressentais, je l'avoue. Mais... Mais toi et d'autres êtes arrivés. Je me sens à nouveau comme à la maison... »

Elle aurait dû se réjouir. C'était ça l'amitié… Alors pourquoi se sentait-elle si seule ? Si perdue ?

C'était comme si le matelas se dérobait sous son corps lourd et abandonné et qu'elle tombait dans un précipice sans fond.

Elle ne comprenait plus l'Indonésienne.

Vietnam ne comprenait pas. Elle ne voulait pas comprendre. Elle qui était ordinairement si tolérante ne pouvait plus supporter un mot de plus.

« J'étais la seule du continent à être là. Il y a quelques mois, il n'y avait « personne », pas même Pays-Bas... »


La Vietnamienne ferma les yeux, retenant son courroux. Elle aussi s'était sentie seule mais jamais elle n'avait autant souffert qu'à cet instant depuis son arrivée à la base.

« C'est justement parce que je ne me sens plus aussi seule que tu le penses que je ne veux pas vous perdre tous..

- Arrête de parler comme si c'était la fin. »

Le ton était glacial, et beaucoup plus sec qu'elle ne l'aurait voulu, presque hautain.

Pourquoi ne se comprenaient-elles pas ? Ce qui était douloureux n'était pas d'être en désaccord, c'était de ne pas même comprendre son choix. De ne pas pouvoir le suivre sans laisser de côté ses propres principes. Mais entre le cœur et sa raison, Vietnam préférait rester loyale à ses préceptes. Quitte à être déraisonnée, au moins, elle restait elle-même.

« Voudrais-tu savoir ce que je pense de… tout ça ? Voudrais-tu savoir pourquoi j'insiste autant au point de vouloir imposer mes choix ? »

Elle tenta de se redresser, en vain. La douleur et la paralysie étaient plus puissantes qu'elle.Vietnam ne voulait pas se plaindre, elle ne souhaitait pas avouer à sa sœur à quel point elle souffrait. Regretter était inutile. Vietnam voulait avancer. Alors, elle ne pouvait pas abandonner. Sinon, pourquoi endurer tout cela ?

« Quand on a des liens à protéger, il faut se battre… et non fuir. »

Comment Indonésie pouvait renoncer ? Elle ne la reconnaissait plus. Avoir subi les épreuves des mois derniers auraient dû renforcer sa détermination et son courage.
La convalescente voulait bouger mais son corps ne répondait à aucun mouvement, seule sa tête se mouvait avec une certaine difficulté. Elle inspira profondément, cherchant à calmer le feu intérieur qui s'était allumé dans son cœur.

« On rencontre toujours quelques échecs sur le chemin de la réussite. »

Linh avait toujours été intransigeante avec elle-même, c'était la première fois qu'elle était aussi dure avec Ayunda. Elle se tût un long moment, repensant à leur incompréhension.

« Mais… J'imagine que ce sont les personnes qu'on comprend le mieux qui nous trahissent le plus facilement… »

Elle essaya de se retourner pour être de dos à son interlocutrice mais elle dût rester allongée sur le dos. Leurs visions divergeaient alors qu'elles désiraient atteindre le même but. Elles ne voyaient plus le monde de la même manière, elles qui avaient partagé tant de souvenirs, elles étaient si loin l'une de l'autre à présent.

« Abandonne, si tu veux. De mon côté, je vais continuer à me battre. Pour ne perdre personne. »

Leurs chemins allaient-ils se séparer ? Cette simple idée déchirait le cœur vietnamien mais si c'était le prix à payer pour avancer vers un lendemain meilleur, elle le payerait. Sans hésiter.

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MessageSujet: Re: [Terminé] Don't come. Don't touch. Don't feel... || ft. Viêt Nam [Terminé] Don't come. Don't touch. Don't feel... || ft. Viêt Nam Icon_minitimeDim 3 Jan - 12:45
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« Arrête de parler comme si c'était la fin. »

Le ton glacial de sa « sœur » la coupa dans ses réflexions. Ce n'est que maintenant qu'elle se rendit compte que l'atmosphère s'était refroidi, et l'attitude de la vietnamienne avec. Des mots ont encore dû partir de travers...

« Voudrais-tu savoir ce que je pense de… tout ça ? Voudrais-tu savoir pourquoi j'insiste autant au point de vouloir imposer mes choix ? »

Ayunda la regarda avec un « non » hésitant dans le regard. Si hésitant qu'elle n'osa le prononcer. Linh avait le défaut de vouloir avoir raison au point d'en être quelque peu désagréable. Pas dans un sens « têtu » ou « détestable », mais bien enterrée dans sa vision des choses, cherchant à se persuader que le monde fonctionne et fonctionnera de la manière qu'elle l'entend. Elle a toujours suivi ses principes et, bien évidemment, ce n'est pas demain la veille qu'elle allait en abandonner quelques-uns. L'indonésienne devrait le savoir, ça, pourtant... Mais sa propre fragilité n'avait cessé de grandir depuis tout ces événements. Ainsi, elle se réfugiait derrière des mots faibles et une peur un peu trop craintive pour une nation. Mais pour elle, c'était justifiée. Pour Ayunda, c'était autorisée...

« On rencontre toujours quelques échecs sur le chemin de la réussite. Mais… J'imagine que ce sont les personnes qu'on comprend le mieux qui nous trahissent le plus facilement… »

La trahison. De Vietnam, Indonésie n'aurait pas cru entendre ce mot. Surtout pour elle. Cette dernière réplique fut égal à un coup de couteau dans le cœur. Et quand bien même une nation humanisée n'en mourrait pas si facilement, la douleur serait bien présente, comme elle l'est maintenant. De quel genre de trahison parlait-elle ? Celle de l'avoir empoisonné ? De ne pas suivre son avis ? Ce mot pouvait prendre tellement de forme, mais Ayunda n'avait aucune idée de laquelle elle parlait. Sentant comme une impression d'abandon si rapide qu'elle n'a qu'une seconde pour la rattraper, sa voix lui échappe :

- Ce n'est pas...

Mais rien d'autre ne vint. Son corps voulait agir, mais elle n'avait rien à répondre. Si les deux avis se cognaient sans pouvoir se mettre d'accord, alors forcément, il y avait un moment où ça devait bloquer.

Comme si Vietnam avait fuit le début de sa phrase sans suite, elle tourna la tête pour échapper à son regard. À ses mots. À sa volonté – si faible... - et à ses arguments. L'une comme l'autre n'avait ni tort, ni raison, mais elles ne voulaient pas s'entendre. Pas sur ce sujet. Pas cette fois. Sans doute l'une des rares. À quand date la dernière fois qu'elles se sont disputés, qu'elles sont tombés sur un désaccord ? Aussi loin que pouvait s'en souvenir l'asiatique – ou même les asiatiques – ça devait remonter aux débuts de leur relation. Rarement. Rarement leurs visions des choses se sont opposés. Elles n'agissaient pas de la même manière, comme sur leurs mots, leurs gestes, mais les intentions étaient toujours les mêmes. Si Vietnam piochait la carte de la patience, Indonésie fonçait toujours un peu plus vite. Leurs assurances n'avaient pas le même degré, mais elles étaient identiques. Tout comme le poids de leurs décisions. Des voyages différents, mais une même destination.

Et pourtant, aujourd'hui, elles ne trouvaient pas terrain d'entente.

« Abandonne, si tu veux. De mon côté, je vais continuer à me battre. Pour ne perdre personne. »

Ces derniers mots choquèrent Ayunda.

« Pour ne perdre personne » ? Mais qu'est ce qu'elle sous-entendait par-là ? Qu'Indonésie avait abandonné et qu'il y allait forcément y avoir des sacrifices pour parvenir à ses fins ? Des sacrifices, oui, il y allait en avoir sans doute, mais pas de proches. Que ce soit matériel, sentimental, par chance ou malchance, oui, il y allait avoir des sacrifices. Mais jamais, ô grand jamais, Ayunda ne pensait devoir se séparer de quelques personnes pour réussir des choses. Justement, en laisser derrière elle serait un échec.

Un silence prit place.

Elle ne savait si Vietnam venait de l'enfoncer ou si elle cherchait à la raisonner. Mais une chose est sûre : cette nuit, un froid s'était formé entre elles. Le premier depuis longtemps.

- Moi non plus... Moi non plus je n'abandonne pas !

Comme visiblement la vietnamienne était partit pour lui faire la tête, Indonésie n'avait plus aucune raison de ne pas hausser le ton pour exprimer sa frustration.

- Seulement je ne veux pas forcer les choses ! Entre avancer trop prudemment et garder tout le monde et aller trop vite au risque de mettre les autres en danger, il y a un grand pas ! Ce n'est pas parce que je fais tout lentement et avec hésitation que j'ai abandonné ! Je suis déterminée Vietnam, seulement j'ai... je... j'ai peur ! J'ai peur de tous vous perdre dans ma détermination ! De réussir mais de vous y laisser ! Et pour moi ça serait un échec ! Pas une victoire ! Ce qui compte pour moi, c'est qu'on soit tous ensemble, pas que je réussisse seule ! Je n'en vois pas l'intérêt, sinon pourquoi je serais venu en Italie ?

Ainsi allait toujours la pensée d'Indonésie. Travailler en groupe. Rester en famille. Les asiatiques étaient sa famille. Et ce n'est pas parce que son père était un néerlandais et qu'elle a ensuite volé de ses propres ailes qu'elle peut se passer de l'aide des autres du continent. Chine, Cambodge, Philippines, les coréens... Si Vietnam, sa plus proche sœur de cœur, lui tournait le dos, alors à quoi bon espérer avancer tous ensemble, main dans la main ? C'était ensemble ou seul. Et Indonésie n'avait pas traversé le monde pour ça. Voyons que sa camarade ignorait le reste de sa tirade, Indonésie fit un pas en arrière.

C'était fini pour ce soir.

Elle cherchait ses mots pour pouvoir conclure, mais rien d'autre ne lui vint. Peut-être allait-elle finir son insomnie dans la tour d'observation... Avec le froid, certes, mais même dans les draps chauds du dortoir, elle n'était pas sûre de pouvoir retomber chez Morphée.

Ainsi, l'asiatique sortit de l'infirmerie, le cœur gros, laissant cette froide ambiance en suspens.

Peut-être que l'une avait tort, peut-être que non. Dans tout les cas, si tout s'est si vite écourté, c'est parce qu'elles étaient d'accord sur au moins une chose : elles ne supportaient pas de se disputer.
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MessageSujet: Re: [Terminé] Don't come. Don't touch. Don't feel... || ft. Viêt Nam [Terminé] Don't come. Don't touch. Don't feel... || ft. Viêt Nam Icon_minitime
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[Terminé] Don't come. Don't touch. Don't feel... || ft. Viêt Nam

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